Plus de fictions françaises

La France a retrouvé en 2005 sa place dans le peloton européen pour la production d'oeuvres de fiction destinées à la télévision, selon le bilan annuel des aides accordées à ce secteur par le CNC (Centre national de la cinématographie)."Nous nous retrouvons dans le peloton européen en matière de production d'oeuvres de fiction pour la télévision, a indiqué la directrice générale du CNC Véronique Cayla, précisant que la France était jusque là bonne dernière en Europe dans ce domaine.

Ainsi, en 2004, la France avait produit 721 heures de fiction pour la télévision, contre 1.800 en Allemagne, 1.463 au Royaume-Uni, 1.280 en Espagne et 761 en Italie. En 2005, ce volume horaire est passé, en France, à 918 heures.

Selon le CNC, le volume horaire de fiction aidé par le Compte de soutien à l'industrie des programmes audiovisuels (COSIP), que gère le Centre, augmente pour la deuxième année consécutive (de 27,3% par rapport à 2004) et atteint désormais son plus haut niveau depuis 1996.

Se félicitant de cet "énorme accroisement", Véronique Cayla a salué un phénomène "particulièrement positif", qui reflète "une véritable diversité" de la production française de fictions.

L'analyse des aides à la fiction permet de constater un développement des émissions de 52 et 26 minutes, alors que le volume horaire des téléfilms unitaires de 90 minutes est en recul de 56,7%. Selon le CNC, il est en effet très difficile de vendre à l'étranger un téléfilm unitaire de 90 minutes.

En revanche, 198 heures de séries de 26 minutes ont obtenu un soutien financier en 2005, notamment 390 épisodes de la deuxième saison de "Plus belle la vie" (155 heures), un feuilleton diffusé sur France 3 en avant soirée, qui représente 78,3% de volume global des formats de 26 minutes. "Le feuilleton "Plus belle la vie" ne sera sans doute pas un coup d'épée dans l'eau", assure la directrice générale du CNC.

Selon Véronique Cayla, le "reflux des programmes de télé-réalité" a permis de libérer des cases pour les programmes de fiction, tandis que les programmes de divertissement et de sport ont moins de succès qu'auparavant.

Par ailleurs, le développement des fictions étrangères sur le petit écran ne se fait pas eu détriment de la fiction française.

Des chaînes jusque là peu portées sur la fiction, comme M6, consacrent désormais davantage d'argent à ce genre car "elles sentent que l'avenir est plutôt là" et "elles veulent jouer dans la cour des grands", explique la directrice générale du CNC.

Autre facteur d'essor pour la fiction française, selon le CNC, la "relocalisation" des tournages en France après une longue période d'exil à l'étranger.

Le CNC souligne ainsi la diminution du nombre de jours de tournages de fictions à l'étranger, qui s'est poursuivi en 2005 avec 866 jours, contre 973 en 2004, soit une diminution de 11%, pour un total de 8.603 jours de tournage.

La baisse du nombre de jours de tournage à l'étranger "reflète l'impact positif de l'instauration du crédit d'impôt audiovisuel et du développement des fonds régionaux en 2005", note le CNC, sans oublier le rôle positif de la mise à disposition des monuments historiques pour les équipes de tournage.